A la rue, c’est sa voiture qui lui sert désormais d’habitation dans le département de l’Essonne. Christian Baleinier est décidé à “aller jusqu’au bout” et estime avoir été traité “comme un chien”. Hier après midi, il s’est rendu au commissariat de Palaiseau porter plainte contre le CNARM pour “expulsion arbitraire” et contre le Relais Palaiseau pour propos racistes et discrimination raciale. Aujourd’hui, il se rendra au tribunal pour déposer la copie de sa plainte. Dans son collimateur, la responsable du site. “A plusieurs reprises, Madame A. m’a traité de p’ti con, de p’tit noir et a dit qu’elle a marre des Réunionnais”, raconte-t-il. “Problème de racisme a la résidence”, a alors dénoncé sur Internet le quadragénaire, originaire du Port. Il annonce -dans sa réaction également- qu’une petition est en cours et qu’elle sera transmise au conseil général de la Réunion, “à notre députée-maire, ainsi qu’aux medias nationaux et locaux de la Reunion”. Il n’en a pas fallu plus pour soulever la colère des responsables du Relais Palaiseau. “C’est suite à cela qu’à l’unisson, le CNARM et le Relais Palaiseau lui ont demandé de quitter le foyer le dimanche de Pentecôte. Le lundi, il est parti. Sans logement, il doit engager des frais très importants au quotidien, pour manger et boire. Le contrat d’hébergement au sein du foyer prend fin le 8 juillet , il est donc toujours valable”, fait remarquer Emma Lebeau, porte-parole de l’association JERF (Jeunesse Emigrée réunionnaise en France), qui a décidé de soutenir le père de famille.

“TOUT LE MONDE SE PLAINT…”

Suite à une convention avec le CNARM, la chaîne Relais héberge des Réunionnais qui viennent travailler en métropole. A la résidence de services Palaiseau, dans la région parisienne (91), il y a 98 unités d’hébergement. C’est dans l’une d’elle que vivait Christian Baleinier qui avait quitté son île natale le 8 mai dernier, en laissant derrière lui sa compagne et son fils de 2 ans. “A la Réunion, j’étais au chômage depuis trois ans. Et j’étais parti avec le CNARM pour du travail. Le CNARM offre deux mois d’hébergement et des tickets restaurants pendant deux mois. Je n’ai rien contre le CNARM mais tout le monde se plaint de cette femme. Là, on m’a mis à la porte alors que je dois signer mon contrat de travail le 1er juillet”, déplore le père de famille dont la compagne et le fils de 2 ans résident au Port. Il a en effet décroché un emploi de conducteur d’engins en CDI à Massy (91). Ce soir, Christian Baleinier va certainement dormir dans sa voiture, comme tous les soirs depuis une semaine. “Je la gare dans un endroit discret. Et en ce moment, il pleut, ce n’est pas facile. Mais je tiens bon”, confie-t-il. Autre souci dénoncé par le quadragénaire : il n’a reçu que deux carnets de chèques-restaurant sur les six promis par l’antenne-mobilité du conseil général. “Ces agissements doivent cesser, les responsables doivent payer !”, indique la porte-parole du JERF, qui, avec ses sympathisants, ses amis veut engager des actions pour soutenir le Réunionnais en métropole. Christian Baleinier dit agir pour que ce genre de situation ne se renouvele pas. Contactée, sa compagne n’a pas caché son émotion devant cette situation : “C’est dur”, a t-elle simplement commenté


Contact : JERF : soutienreunion@yahoo.fr. Tél : 06 70 25 46 75